Pour vous plonger dans ce projet, voici une courte vidéo qui illustre les deux points clés qui ont dessiné le fil conducteur de cette exposition ; le contexte urbain, d’une part, et la performance, de l’autre.
Ainsi dans cet existant viennent se greffer des cimaises en fer à béton, qui structurent toute la scénographie, des claustras en métal déployé, qui permettent d’induire le parcours du visiteur, et enfin les boites, qui ponctuent ce parcours et accueillent les oeuvres.
Pour matérialiser l’extérieur, nous reprenons le vocabulaire de la ville de New York des années 80, en proposant notre propre ré-interprétation. Pour matérialiser les boites, nous nous focalisons sur un espace scénique, neutre, théâtral, pour mettre en avant les oeuvres de Basquiat.
Nous commençons le parcours par l’entrée qui s’ouvre sur une oeuvre majeure de Basquiat, Now’s The Time. Il s’agit de la seule oeuvre exposée dans la ville, comme un point d’orgue, une majestueuse ouverture sur ce qui nous attend.
Puis, nous enchainons très vite sur une partie qui met en avant SAMO, et les débuts de Basquiat, avec des projections, de grandes surimpressions des tags de SAMO, et des photos d’archives de Basquiat, s’appropriant déjà la ville…
Voici la première boite, Discographie. Entre obsession et collection, Basquiat nourrit un amour pour la musique depuis toujours. Dans cette impressionnante bibliothèque se cachent des peintures discographiques…
En sortant de la salle, le visiteur se retrouve de nouveau plongé dans la ville, dans un espace dédié au film Downtown 81 et à l’art de la performance. Sur cette vue, vous pouvez apprécier les différentes perspectives et les jeux de hauteurs qu’offre le système de cimaises en fer à béton.
Ensuite, le visiteur avancera jusqu’a la Galerie, où seront exposées des photos des artistes emblématiques de l’époque, qui ont marqué la vie et l’oeuvre de Basquiat.
Nous voici dans l’Atelier. Peindre, déchirer, coller, barrer, rayer. Travailler à grande échelle, utiliser son corps comme instrument pour composer. Parfois comparées à un art de « rap visuel », il semblerait que les oeuvres de Basquiat se dessinent en rythme sur la musique…
En sortant, nous sommes projetés dans le point central de l’exposition, le Club, qui met en avant toute l’effervescence et la décadence de cette époque, ainsi que les rencontres de Basquiat avec les grands artistes musicaux.
En vis-vis direct avec le Club, nous retrouvons l’espace Hip Hop et Art de rue, où de grands tags seront imprimés sur les textiles qui recouvrent les cimaises, et qui exposera les grands artistes de rue de l’époque.
Pour ces deux espaces, nous avons du dessiner un mobilier vitrine, qui permette d’accueillir des dessins ou des objets précieux. Le vocabulaire de ce mobilier reprend celui de la ville, il ne s’efface pas, il existe au travers de celle-ci.
Ici, le Concert. Un air d’opéra, une symphonie classique, un rythme entrainant de jazz… Les oeuvres semblent parfois chanter. Comme l’écrit Klauss Kertess, Basquiat « aimait les mots pour leur sens, pour leur son et pour leur aspect ; il leur donnait des yeux, des oreilles, une bouche et un âme. »
Nous voici dans le Panthéon, un lieu sacré. Le temple du Jazz où habitent les grandes figures qui ont marqué la vie et l’oeuvre de Basquiat. Dinah Washington, Max Roach, Duke Elligton, Miles Davis et Charlie Parker ont des choses à nous raconter, et ici les oeuvres s’érigent comme des hommages.
Pour le mobilier des boites, nous avons dessiné des assises et des piédestaux, qui reprennent un vocabulaire à mi-chemin entre celui de la ville, et des salles. Nous avons pensé un mobilier qui puisse se faire discret, pour laisser place avant tout aux oeuvres de Basquiat.
Dans la dernière partie de la ville, nous retrouvons une thématique très forte autour des polémiques aux Etats Unis dans les années 80, qui met en avant les violences policières que subissent les populations afro américaines. Au loin retentissent le bruit des sirènes, et la pluie battante.
La dernière salle, le Griot. Pour reprendre les mots d’Alex Haley, « le griot symbolise la manière dont l’ascendance humaine remonte à un lieu et une époque où l’écriture n’existait pas, où les souvenirs et la parole des anciens étaient le seul moyen de transmettre ces histoires de début d’humanité »
Le système de cimaises en fer à béton nous permet de proposer une exposition qui soit modulable, transportable, mais aussi facile à mettre en oeuvre, plus économique, mais surtout plus écologique, car ce matériau peut facilement être reconduit dans le circuit de la construction.
Nous proposons une signalétique simple ; de grandes planches d’aggloméré tantôt brutes pour la ville, tantôt noires, pour les boîtes. Les titres et sous section de chaque partie du parcours seront pochés sur ces panneaux de bois, en reprenant une typographie Stencil.
Retrouvez ci-dessous une vidéo complète de ce parcours d’exposition, dans laquelle se trouvent des gif animés, où vous découvrirez toutes les mises en scènes audiovisuelles qui se cachent dans les boîtes…