Juliette Droulez

Nous sommes un macrocosme d’individualités, chacun avec nos souvenirs, nos désirs, nos fantasmes, qui se lisent au travers d’objets, de lieux ou de films, et qui forment le monde que nous habitons.

CHAPITRE 2. L’OBJET – Dans ce chapitre je parle beaucoup du processus de création de chaque designer que j’évoque. Je parle de Castiglioni, d’une visite que j’ai faite à Milan, visite guidée par la fille d’Achille Castiglioni.

C’était un espace museal, chaque objet était mis en scène et raconté, chaque objet conçu était inspiré d’un autre objet, d’une myriade de souvenir. Ainsi, il nous était permis de comprendre et d’appréhender tout un processus de création, comme si nous rentrions dans la tête d’Achille Castiglioni.

Puis, je parle des Bouroullec, d’une vidéo sur laquelle je suis tombée il y a deux ans et qui m’a beaucoup émue. On y découvre toute la phase cachée d’un de leur projet, je décris cette vidéo de manière extrêmement précise ; les gestes des artisans verriers et la scénographie de l’objet fini…

Puis finalement, en décortiquant et en analysant cette vidéo, la magie se dissipe, je comprends que le storytelling a une place très importante au sein de chaque projets; peut-être n’aurais-je pas été touchée de la même façon par ces objets, s’il n’y avait pas eu toute cette mise en scène.

Tout cet aspect marketing pourrait peut-être s’apparenter à de la « manipulation émotionnelle ? »…

Enfin, dans ce chapitre, j’évoque le travail de Martine Bedin ; c’était pour moi un moyen de faire un premier pas vers ces designers pluridisciplinaires qui me plaisent tant, celles et ceux qui possèdent une grande liberté dans leur travail.

Mais aussi, ayant été les élèves de Martine durant quelques années, ce passage était aussi une façon de parler du lien et de la transmission, des enseignements mais surtout des histoires.

CHAPITRE 3. LE CHERCHEUR DE TRÉSORS – Ce chapitre est un débat avec un ami antiquaire, qui lui, pense que le design est une certaine « forme d’élitisme », puisque peut-être réservé à un public assez ouvert à ce domaine pour comprendre l’histoire de chaque objet.

J’ouvre le débat autour de la société de consommation et de nos besoins immédiats, bruts, vifs, de ce dont on pourrait se passer, mais aussi des objets que l’on achète car on les trouve beaux, car ils nous évoquent des souvenirs, et pas uniquement car ils sont fonctionnels ou utiles.

CHAPITRE 4. L’ARCHITECTURE – Je parle de l’exposition sur le travail de Junya Ishigami, qui mettait en avant non pas des bâtiments, mais surtout une pensée architecturale, un processus, au travers de centaines de maquettes, plans, coupes, dessins, réalisés uniquement dans le cadre de l’exposition.

Ainsi, je me demande encore une fois si toute cette mise en scène ne participe pas à vendre et toucher.

Peut-être que finalement ces architectures n’existeraient même pas sans tous ces documents annexes, peut-être qu’elles seraient moins bien comprises, moins biens acceptées, peut-être qu’on les aime grâce à tout ce panel de représentation qui est mis à disposition sous nos yeux.

CHAPITRE 5. LES DÉCORS – Je parle donc dans ce chapitre des décors au travers de 3 films de Jacques Demy ; Peau d’âne, Les Demoiselles de Rochefort, et Les Parapluies de Cherbourg.

J’essaie de comprendre la mise en oeuvre, le processus par lequel il est passé pour écrire et dessiner ces trois films là, et comment les décors ont participé à l’histoire racontée.

Je parle de la manière dont le cinéaste touche les gens par le beaux, par des décors oniriques enchantés, rêvés, pour finalement parler d’histoires sombres, graves, engagées parfois. J’évoque également le lien entre chaque film, les similitudes que l’on retrouve, les personnages qui reviennent.

CHAPITRE 6. LES SOUVENIRS – Ce dernier chapitre est celui que j’ai le plus aimé écrire, mais qui était aussi le plus dur à travailler car le plus personnel. J’y parle de la maison familiale, des souvenirs propres à chacun, qui se cachent derrière des murs, des objets.

Après avoir décortiqué tous les degrés de la narration, de ce qui nous semble le plus évident, à ce qui est le plus caché, ce chapitre pose le degré de narration le plus intime, le plus infime, le moins atteignable par les autres.

Celui du souvenir et des histoires propres à chaque individu, qui n’existent vraiment que lorsqu’ils sont racontés, et qui alors évoquent chez les autres d’autres souvenirs et d’autres histoires.