Pendant les mois de confinement et la période qui a suivi j’ai peint un tableau qui s’est déplacé avec moi dans différents espaces intérieurs.
Monstration c’est le voyage de ma peinture dans plusieurs espaces domestiques habités.
À travers des matériaux réfléchissants la peinture va être déformée, se mouvoir.
Le reflet amène un autre regard sur l’oeuvre, une nouvelle manière de l’appréhender.
Dans le reflet on perçoit une oeuvre déstructurée, un corps chaotique. Le miroir devient un écho trompeur qui nous entraine dans un monde d’illusions.
J’introduis maintenant la peinture dans la vie de différents lieux. La balade peut commencer …
Le reflet montre aussi bien la peinture que l’espace intérieur.
La fragmentation du miroir crée une image qui apparaît en mouvement face à la peinture.
À la nuit tombée, on aperçoit la peinture à travers le reflet de la baie vitrée.
Le rapport entre cette peinture, son reflet, le cadre d’observation figé par la photographie et l’espace tout autour deviennent alors un espace intérieur à part entière.
Ma peinture évolue durant cette errance.
Je retourne alors dans des espaces déjà investis et le reflet revêt un nouvel aspect.
L’observateur voit à la fois le réel et son double.
Le miroir n’est plus le simple reflet de la réalité mais devient expérience perceptive.
En nous déplaçant, cette femme perd une partie de son corps et devient d’une certaine manière un monstre qui se métamorphose au cours de ce voyage.
Cette expérience quotidienne qui s’inscrit dans un espace habité, in situ, enlève la valeur de contemplation de la peinture et la domesticise.
« Le miroir indique que la vie est vraiment un double tremblement d’illusions » Jacques Minory