Clémence Heuze

L’exposition Jean-Michel Basquiat sera la première exposition consacrée à la place qu’a occupée la musique chez l’artiste. Elle cherchera à donner une image complète des multiples registres sur lesquels la musique a joué un rôle dans son œuvre.

Jean-Michel Basquiat, né en 1960, passera toute sa vie à NY, une ville endettée et au bord de la faillite, où de nombreux quartiers s’enfoncent dans la criminalité et la drogue. Un fossé se créer entre les différents quartiers et les rues deviennent le théâtre de tensions raciales, agressions…

Jean-Michel Basquiat, image extraite du film de Sara Driver

Les différentes œuvres à exposer ont été réparties en 4 sections, et permettent de retracer le parcours artistique de Jean-Michel Basquiat. Le plan a été dessiné à partir d’une trame géométrique, définissant différentes salles ainsi que deux circulations secondaires.

Inspirée des couloirs et du métro que J-M Basquiat a arpenté en compagnie de Keith Haring et où il apposa ses premiers graffs, la scénographie proposera aux visiteurs une nouvelle clé de compréhension des œuvres.

La scénographie a été pensée en deux types d’espaces. Les premiers, à l’image des wagons de métro, proposeront des contenus visuels et audio présentant les différentes thématiques de l’exposition et donneront accès aux différentes salles de l’exposition.

Ces espaces immersifs permettront à chacun de s’approprier les différentes thématiques de l’exposition et de comprendre le contexte musical ayant influencé l’artiste. Une fois le public imprégné de ces ambiances musicales, un espace plus libre, lui permettra une introspection devant les œuvres.

L’exposition sera accompagnée d’un système d’application connectée, permettant de découvrir les liens amicaux, professionnels ou amoureux de l’artiste, comme par exemple sa collaboration avec le groupe Blondie. Ce système fonctionne sur le principe de reconnaissance intelligente.

Nous arrivons ensuite dans la deuxième section de l’exposition qui expose l’intérêt de Basquiat pour la musique, et plus particulièrement l’influence du hip-hop et du rap sur son œuvre.

Ici, le système d’application permet d’obtenir des informations supplémentaires sur les œuvres ainsi que des morceaux de musique faisant référence aux rythmes et citations évoqués dans les toiles, tel un rap visuel.

Nous arrivons ensuite dans une section primordiale à l’exposition car elle parle de l’identité même de Basquiat, à travers deux entités : le Griot et le Jazzman.

On retrouve une salle immersive où la couleur est différente, pour montrer que l’on entre dans une partie plus sombre de la vie de Basquiat, celle de la lutte, le choix de ne pas être un homme métis mais bien un homme noir et de lutter toute sa vie pour promouvoir cette identité.

Une trentaine d’années après sa mort Basquiat semble plus que jamais présent sur la scène musicale contemporaine. Il est devenu une figure iconique notamment dans le monde du rap nord-américain et français. Des projections sur les murs de tagg de SAMO rendent une dernière fois hommage à l’artiste.

Lorsque l’on comprend le contexte urbain dans lequel Basquiat à évolué, les enjeux économiques et sociaux de New-York dans les années 80, nous comprenons son art comme un art conçu dans l’urgence de laisser une empreinte dans le monde en tant qu’homme et artiste noir.